No pain no gain

by | Mai 8, 2019 | Réflexion

No pain No gain

Voici une maxime que nous entendons très souvent dans le milieu du sport. Comme elle est venue de l’anglais, il peut avoir différentes significations selon la traduction que l’on lui donne. Plusieurs concepts vont dans une direction semblable dans notre langage

Il faut souffrir pour  être belle !

On n’a rien sans rien !

Ça fait mal, c’est bon !

Savoir se faire mal !

Etc…

Si je suis persuadé qu’il faut « stresser » notre corps pour qu’il se modifie (adaptation physiologique à une exigence inhabituelle), je suis intimement convaincu que la douleur n’est pas nécessaire pour faire des progrès physiques, bien au contraire !

Si l’on compare le diction « No pain No gain » avec « Il faut souffrir pour être belle », je doute que le résultat soit, à long terme, celui que l’on désirait. En effet, la beauté intérieure transpire facilement sur le visage et les traits d’une personne. L’inverse est plus difficile à mettre à jour et je n’ai pas souvenir d’avoir vu une personne devant supporter régulièrement des souffrances avoir un visage « chou » ou avoir une expression attirante !  Par contre, je connais beaucoup de personne ne répondant pas directement aux critères de la beauté tels que notre société les définis avec de merveilleux sourire et visages ! Leur bonheur est communicatif et se voit à travers de leur visage et leur expression.

Dans le sport il en va de même. Si No pain No gain signifie qu’il faille sortir de sa zone de confort pour permettre à son corps de « muter », je pense alors pourvoir adhérer au concept et je suis prêt à l’encourager. Par contre, si No pain No gain signifie qu’il faille se faire mal et avoir mal lors de nos séances d’entrainement, voire plusieurs jours après, je ne suis pas sûr qu’à terme, notre corps continue à bien se développer, harmonieusement, sans blessure et sur le long terme.

S’il est normal d’avoir des courbatures après un marathon durant lequel nous sommes allés chercher au-delà de nos limites, ces sensations doivent être exceptionnelles. En effet, il s’agit juste de micro-déchirures dans la structure musculaire devant se réparer comme une coupure doit cicatriser ! S’entraîner régulièrement en provocant des courbatures doit être d’une part assez difficile à supporter, et d’autres parts un signal d’alerte que notre corps nous envoie afin que l’on diminue l’intensité, la longueur ou notre façon de nous entraîner !

Il faut savoir s’entendre sans s’écouter !

Cette maxime pourrait être la suite de la réflexion première de cet article. Il est en effet judicieux de connaitre son corps afin de pouvoir doser judicieusement les efforts que nous lui demandons, mais il faut aussi être assez critique pour ne pas s’écouter chaque fois que nous n’avons pas envie de nous confronter au froid, à la difficulté d’une séance ou à l’exercice d’une musculature « faible ». Souvenez-vous, notre corps, de manière générale, n’aime pas souffrir. Il va donc s’arranger pour effectuer ce qu’il sait faire. Avec pour conséquence d’utiliser ses forces avec comme corolaire la  diminution encore plus importante dans ses faiblesses. Seul l’esprit, la volonté, la conscience, l’écoute et des connaissances de notre corps dans son entier vont nous permettre d’évoluer. Je n’apprécie pas beaucoup le terme « changer », car pour moi il est trop absolu !  Dans la course à pied par exemple, je ne prône pas un changement de foulée, car la plupart du temps, il s’agit d’une mode ou d’un argument commercial. Je suis pour une évolution réfléchie, voulue et acceptée, qui permette de trouver LA façon de courir qui nous convient le mieux au temps T (notre foulée évolue dans le temps). Cette foulée se doit d’être « naturelle », c’est-à-dire correspondre à nos capacités physiques (morphologiques et physiologiques) personnelles du moment et ne devrait pas fondamentalement changé même quand nous sommes fatigués. Si lors d’un effort important (en durée ou en intensité) notre foulée se modifie de façon trop importante, est-elle si naturelle que ça ?

Pour en revenir à notre sujet premier, je suis convaincu que la souffrance que l’on fait subir à notre corps devra se payer un jour ou l’autre ! C’est pourquoi j’encourage une pratique sportive responsable, adaptée à chacun soutenue par les connaissances scientifiques actuelles. Une chose juste hier, sera peut-être totalement discréditée demain par de nouvelles recherches scientifiques ou expérimentales. Nos visions comme notre façon de faire doit évoluer, nos connaissances aussi, surtout dans le milieu du sport où nous avons encore beaucoup de croyances bien ancrée.

Bien que certains concepts aient été mis en place depuis plusieurs années, Méthode de Gasguet par exemple, je n’arrête pas de constater que les salles de sport, les cours de gymnastique ou les sports à la mode sont encore très (trop) nombreux à prôner les exercices délétères pour renforcer les abdominaux  et ceci même pour des personnes ayant des problèmes de dos, d’incontinence ou pire encore de collapsus !

Guider un sportif est tout un art qui, même s’il est soutenu par des faits scientifiques ne peut pas se résumer à mettre bout-à-bout des pièces sans tenir compte de l’humain dans sa globalité. L’art du coaching sera peut-être un prochain sujet de discussion.

0 Comments

0 Comments